Juste avant le début de la saison, voici un aperçu rapide des différentes forces en présence.
McLaren Mercedes : des inquiétudes
McLaren est l'équipe championne du monde en titre par l'intermédiaire de son jeune prodige, Lewis Hamilton, sacré au terme de sa deuxième saison en F1. Néanmoins, l'équipe de Woking n'a pas rassuré ces fans lors de la traditionnelle trève hivernale.
Première source d'inquiétudes, le fait que ce soit l'aileron 2008 qui ait réalisé la majeure partie des essais privés de cet hiver, ce qui monre que l'adaptation ne s'est pas faite de manière aisée.
Ensuite, les temps des deux pilotes titulaires, Lewis Hamilton et Heikki Kovalaien, sont loin d'être en tête des feuilles de chronos. Certes les équipes ne cherchent pas toutes la performance lors de ces essais mais un chrono significatif permet de se rassurer sur son potentiel de vitesse.
Je pense cependant que McLaren ne devrait pas être très loin du sommet de la hiérarchie mais peut-être plus tout en haut puisque l'écurie a fortement progressé lors de ses deux dernières sorties en piste avant Melbourne.
Ferrari : l'année de la revanche ?
2009 doit être l'année de la revanche pour l'équipe de Maranello après la terrible désillusion de la saison passé : Felipe Massa a perdu le titre dans le dernier virage du dernier Grand-Prix devant son public, à Sao Paulo ! De même, Kimi Raikkonen, champion du monde en 2007, aura à coeur de faire oublier sa saison décevante.
La F60 s'est montrée compétitive tout au long de l'hiver, ce qui est de bonne augure pour le début de saison. Espérons que les problèmes de fiabilité qui ont dûrement handicapés l'équipe en 2008 auront été résolus. Cela ne semble pas être tout à fait le cas puisqu'il ne fut pas rare de voir une monoplace rouge arrêtée à cause de problèmes mécaniques.
BMW Sauber : la dernière marche ?
L'équipe bavaroise fonde de grands espoirs pour cette nouvelle saison. Et elle peut en avoir. En effet, elle s'est rapidement tournée vers le développement de la monoplace 2009, délaissant celle de 2008. Cette stratégie condamna les espoirs de son pilote, Robert Kubica, vainqueur au Canada alors que celui-ci était encore au contact des leaders du championnat. Son coéquipier, Nick Heidfeld voudra profiter du retour aux pneus slicks pour retrouver son rang de leader de l'équipe, lui qui a connu les pires difficultés avec les rainures de ses pneus la saison passée.
BMW a le potentiel pour être aux avants-postes, comme ses esssais hivernaux l'ont montré. Maintenant reste à confirmer la progression de l'équipe des saisons passées en se battant à la régulière pour la victoire. En tout cas, ce n'est pas le budget (même si Crédit Suisse s'est retiré), ni les compétences qui manquent.
Renault : de retour au sommet ?
Fernando Alonso est parvenu à aider la firme tricolore à renouer avec le succès, à Singapour et au Mont Fuji. Ces succès en fin de saison ont été la preuve éclatante du retour aux affaires de l'écurie Renault, à qui le départ de son bijou espagnol avait fait très mal en 2007. Celui-ci sera de nouveau secondé par Nelsinho Piquet, qui aura à coeur de faire oublier sa guère convaincante premère saison en F1.
Maintenant, il faut voir comment l'équipe a géré la transition technique de l'intersaison. Les temps lors des essais privés ne sont pas extraordinaires sans pour autant être catastrophiques. Il est donc délicat d'avoir une idée claire de son réel potentiel. Espérons que la monoplace au losange soit plus rapide qu'esthétiquement belle puisqu'à sa sortie, elle fut amicalement surnommée "la voiture Playmobil" de part ses lignes peu harmonieuses...
Toyota : enfin une victoire ?
Le seul constructeur nippon encore en F1, après le départ médiatisé de son rival Honda, attend déséspérement son premier succès, près de dix ans après son arrivée. Les dirigeants commencent sûrement à trouver le temps (et les budgets...) bien long et doivent mettre la pression sur l'équipe, qui reconduit son duo de pilotes : Jarno Trulli et Timo Glock. Ils avaient ainsi déclaré au début de la saison passée que l'écurie avait deux ans pour être à la hauteur du premier constructeur automobile au monde...
La saison 2008, qui s'est conclue avec la 4ème place au classement des constructeurs, a été la première étape dans cette voie. Les essais hivernaux ne se sont pas révélés inquiétants et ont permis d'accumuler de nombreux kilomètres puisque la TF109 fut l'une des premières à être dévoilée. Mais la course reste le seul juge mais des points fréquents, voire quelques podiums ne semblent pas un objectif surréaliste...
STR Ferrari : à confirmer
La petite Scuderia aura été au coeur du marché des transferts cet hiver puisque ses deux baquets étaient à prendre. Sebastien Vettel, le plus jeune vainqueur de l'histoire de la F1, s'en est allé au sein de la maison-mère, Red Bull. Quant au Frenchy Sébastien Bourdais, son poste fut longtemps menacé par le Japonais Takuma Sato. Il fut néanmoins en mesure de trouver les ressources financières lui offrant une seconde chance en F1. Il sera épaulé par un nouveau rookie issue de la filière Red Bull, Sebastien Buemi.
Cette incertitude n'a pas aidé à la sérénité, toujours une alliée lorsque les changements techniques sont aussi nombreux. Toro Rosso risque aussi de pâtir de la volonté de Red Bull de privilégier cette dernière, à son détriment. Il est donc fort probable que les deux pilotes se battent davantage pour rentrer dans les points que pour monter sur le podium.
Red Bull Renault : l'année du rachat
La saison 2008 ne restera pas dans les annales pour l'écurie, qui l'aura vue se faire battre par la "petite" Toro Rosso. Le rapatriement de Sebastian Vettel montre l'ambition de l'équipe, qui a conservé l'expérimenté Mark Webber. Son motoriste, Renault, a reçu l'autorisation de modifier quelque peu ses moteurs, malgré l'interdiction, puisque certains concurrents avaient pu continuer le développement sur des points qui n'étaient pas touchés par l'interdiction. Cela pourrait permettre à Red Bull de bien figurer cette saison.
Williams Toyota : la bonne surprise ?
La sympathique équipe britannique a été l'une des bonnes surprises de l'intersaison avec des performances tout à fait satisfaisantes. Williams veut renouer avec son brillant passé mais en a-t-elle les moyens alors qu'elle a perdu des sponsors importants, à cause de la crise mondiale ? Nico Rosberg a prouvé sa fidélité à l'équipe qui conduisit son père au sacre mais le temps presse. Si les résultats ne devaient pas être à la hauteur de ses espérances, il irait sans doute tenter sa chance dans une autre écurie.
Force India Mercedes : du mieux ?
La petite écurie indienne a décidé de changer de motoriste à l'intersaison, passant de Ferrari à Mercedes, qui en profite pour accroître sa visibilité en F1. Mais elle a très peu tournée cet hiver et ses temps sont relativement loin de la tête. Des points de temps en temps semblent la seule chose que l'équipe peut attendre pour cette nouvelle saison...
Brawn Mercedes : la surprise du chef ?
Ross Brawn a pris le risque de reprendre à son nom les restes de l'équipe Honda. Malgré l'officialisation tardive de ce rachat, l'équipe de Brackley a signé très tôt avec Mercedes pour la fourniture de ses moteurs. Ses premiers roulages n'ont eu lieu que début mars, soit seulement trois semaines avant le début de la saison.
Et là, ce fut la surprise pour tout le monde : les deux pilotes, Jenson Button et Rubens Barrichello, ont tout simplement survolé les essais, avec près de 8 dixièmes d'avance sur la concurrence ! Alors bluff ou réelle performance ? On en saura plus à Melbourne mais je mise davantage sur la première solution. Il faut se rappeler que Jean Alesi avait placé sa Prost GP en tête des chronos hivernaux, ce qui n'avait pas empêché l'écurie de mettre la clé sous la porte en fin de saison... Est-ce que le stratége de la grande époque de Ferrari réussira le coup du siècle en permettant à son écurie de s'imposer dès sa première saison ?
Une saison pleine de promesses
Cela montre que les forces semblent s'être resserées pendant l'hiver et la lutte devrait être magnifique pour les points mais surtout pour la victoire. Et ce, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui veulent revivre des fins de saison aussi exaltante qu'en 2008.